J'adore coudre ces robes anglaises du 18ème siècle ! De type robe ronde, elles se présentent en une seule pièce et sont donc si naturelles à porter. Le modèle faisait fureur dans les années 1770, mais je le trouve bizarrement assez à la mode aujourd'hui.
De plus, j'adore cette silhouette façonnée par les sous-vêtements du XVIIIe siècle. C'est tellement féminin, mais curieusement, ces fondations de vêtements ne limitent pas le mouvement. Je me suis promenée ce matin dans les champs près de la rivière, vêtue de ce modèle en coton chintz, le dernier de ma collection Louise d'Épinay. Et c'était si naturel !
La robe ronde anglaise : une robe pour femmes actives du XVIIIe siècle
J'ai basé le patron de la robe Louise d'Épinay sur des modèles des années 1770. Contrairement aux archétypes des robes rococo françaises , les robes anglaises des années 1770 étaient beaucoup plus simples. Un simple rembourrage remplace les imposants paniers. La jupe est plus courte et laisse voir les chevilles : une nouveauté qui facilite les longues balades à la campagne !
Mais cette facilité de mouvement ne se limite pas à la marche. La robe anglaise est le modèle préféré des femmes désireuses d'assumer un rôle beaucoup plus actif dans ces sociétés de la fin du XVIIIe siècle. La simplicité est aussi une façon de dire au monde que nous nous soucions de choses bien plus importantes que la frivolité de la mode !
Une nouvelle robe XVIIIe pour la collection Louise d'Épinay
La vérité est que ce modèle est l'un de mes favoris. Je l'ai réalisé en lin de plusieurs couleurs : violet, bleu océan, vert amande, mangue et blanc. Je l'ai également réalisé en taffetas de soie bordeaux . Mais j'ai raté le beau chintz de coton de cette collection. Maintenant c'est fait !
Une robe parfaite pour une balade à la campagne
En ce matin du 16 juin 2021, il faisait beau à La Pobleta de Bellvehí, le petit village des montagnes catalanes où j'ai installé mon atelier, l'Atelier Serraspina. Il faisait même caniculaire ce matin, un peu trop chaud pour la saison.
Pourtant, le temps était parfait pour une promenade. J'ai donc pris le chemin hors du petit village et jusqu'à la rivière en contrebas. Ce chemin est charmant. Il est bordé au début par des jardins potagers dont les vieilles portes en bois restent fermées à une heure si matinale. Mais je pouvais déjà entendre les canards et les oies cancaner pendant que je marchais.
Une fois passés les jardins potagers, la vue s'ouvre sur de vastes pâturages avec la chaîne des Pyrénées au Nord. Pas de vaches ou de chevaux dans ces champs. Les éleveurs les ont emmenés paître dans les montagnes pendant la transhumance. Les champs sont vides, à l'exception des chênes et des noyers.
Un paysage magique où l'on entend le bruit de la rivière en contrebas. Un paysage d'un vert magnifique, rythmé par les fleurs en pots que les habitants de La Pobleta cultivent amoureusement sur leurs balcons. Ces fleurs me rappellent les fleurs du glorieux Coton Dutch Heritage de ma robe.